De quoi Parcoursup est-il l’échec ?

Je ne parle pas de l’opacité du système. Pourrait-on mieux faire ? Je l’ignore, mais je sais qu’aucun algorithme un peu complexe n’est exempt d’une part de contrainte impossible à complètement expliciter. Le système où chaque établissement fait sa popote dans son coin n’est certainement ni meilleur ni moins arbitraire.

Je ne parle pas non plus du développement à marche forcée de l’alternance dès l’après-bac, dont la pertinence n’est pas flagrante partout, ni des distorsions que ce circuit parallèle d’inscription fait subir au modèle et de ses impacts très significatifs sur les écoles, au détriment final des étudiants.

Je parle ici du terrible gâchis humain (et financier, mais si ce n’était que cela !) que ce dispositif perpétue.

Le grand ratage

Certes le nombre des laissés pour compte de Parcoursup est au plus bas en 2023, et tout le monde s’en est félicité. 148 lycéens sans solution sur 917 000 candidats : c’est véritablement une prouesse pour un système aussi vaste.

Mais c’est regarder le gravillon pour ne pas voir la montagne.

  • Cette année, 163 000 étudiants sont revenus sur Parcoursup afin de se réorienter, auxquels s’ajoutent 90 500 candidats en reprise d’études, pour 629 000 lycéens qui s’y inscrivent, soit un taux de retour de 40 %.
  • Plus de 50 % des 220 000 étudiants qui entrent à l’université chaque année n’obtiennent pas leur licence.

Ces chiffres sont sans appel, et ils ne sont que la partie visible du désastre. Il faut compter toutes les personnes qui arrêtent un cursus non universitaire pour partir faire autre chose, et toutes celles qui ne reviennent pas sur Parcoursup. Chaque année, environ 500 000 personnes opèrent une réorientation en cours d’études ou une reconversion.

Comprenons bien les drames humains qui transparaissent derrière ces données : des années de peine et finalement perdues, des échecs dont il faut se relever, des angoisses devant un avenir désespérément obscur.

Et je laisse aux économistes de calculer le coût de ces errances…

Mais que faire contre un échec systémique ?

“Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde” (Camus)

D’abord, cessons de dire que Parcoursup est un outil d’orientation. Rien n’est moins vrai ! Il s’agit d’un outil de préinscription, qui suppose que l’on se soit déjà orienté. Le problème n’est pas l’outil, mais ce qu’on prétend lui faire faire.

Le rapport d’information du Sénat de juin 2023 arrive précisément à cette recommandation clé : “Mettre à disposition des lycéens un ambitieux service public d’accompagnement à l’orientation, condition sine qua non à une bonne maîtrise de Parcoursup par tous.” On ne saurait mieux dire.

Cessons aussi de croire qu’informer, c’est orienter. À celui qui sait ce qu’il cherche, toute l’information est accessible : sites spécialisés, annuaires, documentations des écoles, etc. Mais qu’en est-il quand on ne sait pas ce qu’on cherche ?

Car telle est l’anxiété terrible de la majorité de ces jeunes à qui on assène l’injonction de “choisir” : choisir leur vie, choisir leur voie, choisir leur métier, choisir leurs études… “Construis ton projet”, “Fais ce que tu veux”, “Yes You Can”, blablabla, blablabla : comment vouloir quand on ignore ?

Il n’y a pas de chemin à celui qui est perdu

Nul ne saura où il voudra aller tant qu’il ne saura pas déjà qui il est, ni où il se trouve. L’enjeu de l’orientation, avant d’être la destination, est le point de départ. S’orienter implique d’abord de se situer. Cette évidence est trop oubliée, trop négligée.

La réalité de l’orientation aujourd’hui est qu’elle est subie. La plupart des jeunes sont prédéterminés dans leurs choix de formation, et n’en ont pas conscience. Ils sont pris dans un cadre social très contraint, qui les invite à reproduire le schéma familial, et en tout cas à subir les préjugés de leur milieu sur les métiers et à ignorer l’étendue véritable des possibles. Pour le dire tout net, ils sont priés de faire ce que les autres attendent d’eux, et très souvent s’interdisent de penser ou de vouloir autrement.

À la base, s’orienter implique de :

  • commencer par apprendre à se connaître : son profil psychologique, ses goûts et ses envies profondes, ses aptitudes et ses compétences ;
  • puis aller de l’avant : s’ouvrir des perspectives, se tracer un chemin personnel et professionnel, se motiver, s’engager.

Or ceci prend du temps, un temps propre à chaque personne. Le brusquer ne mène qu’à des impasses et de futurs retours en arrière.

Alors, comment se situer ?

Il existe toute une série de services qui peuvent aider : coachs, psychologues, centres de bilan de compétences… Encore faut-il en avoir les moyens.

Il y a également la voie des humanités, qui a fait ses preuves aussi : se donner le temps d’étudier des choses passionnantes mais peu utiles (histoire, langues, lettres, sciences fondamentales, etc.), puis, au terme d’un cursus complet où l’on a pu mûrir, se former rapidement à un métier concret. Ceci a longtemps été la recette des grandes universités anglaises et allemandes. Là encore, il faut avoir les moyens de ces années d’études libérales.

Et il y a simplement de prendre ce temps pour soi, maintenant, et de s’appuyer sur les outils disponibles. Notamment Graal App.

L’application est gratuite et permet :

  • de faire un test psychologique complet (15 minutes),
  • de demander un complément de test à ses proches (ce n’est pas obligatoire, mais il est conseillé de le faire pour une meilleure fiabilité des résultats),
  • pour obtenir son profil RIASEC précis (le modèle de référence pour les conseillers d’orientation).
  • De là, on peut découvrir les métiers qui correspondent à son profil (grâce au ROME 4.0 de Pôle Emploi),
  • puis les formations qui y conduisent (l’intégralité des parcours référencés sur France Compétence, donc diplômants ou certifiants, est listée, sans aucun biais)
  • et tous les établissements qui les proposent.

L’outil est pertinent de 16 à 60 ans, pour s’orienter, se réorienter ou se reconvertir.

Graal App sert surtout à s’ouvrir l’esprit sur des possibles, à se donner des perspectives. À faire ce pas en arrière pour se situer et se projeter librement. À s’orienter, enfin !

Le mieux est de télécharger l’application et de la tester :

Le sujet vous intéresse ? Prenons le temps d’en parler. Je vous invite à me contacter en messagerie privée ou à prendre rendez-vous dans mon agenda ici.

Au plaisir d’échanger avec vous.

Guillaume de Lacoste Lareymondie

Article initialement publié sur Linkedin

Sources :

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/parcoursup-bilan-de-la-session-2023-92802

https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/T149/les_parcours_et_la_reussite_en_licence_licence_professionnelle_et_master_a_l_universite/

https://www.senat.fr/travaux-parlementaires/commissions/commission-de-la-culture-de-leducation-et-de-la-communication/parcoursup.html